Mauvaise nouvelle pour l’application de rencontres homosexuelles Grindr. Cette dernière vient d’être condamnée à payer une amende d’environ 10 millions d’euros pour non respect du RGPD. C’est L’agence norvégienne de protection des données qui a tiré la sonnette d’alarme, et qui s’est adressée directement au siège de la société basé aux États-Unis.
Une amende sans précédent pour Grindr
D’une manière globale, le non-respect du RGPD peut entrainer une amende pouvant aller jusqu’à 4% du chiffre d’affaires, en cas de violation des règles fixées liées à la confidentialité des données personnelles.
Pour l’entreprise, l’amende demandée est sans précédent, puisqu’elle représente à elle seule 10% de son chiffre d’affaires annuel. Toutefois, l’entreprise a la possibilité de contester cette décision, jusqu’à la date du 15 février prochain.
«Nous avons informé Grindr que nous avons l’intention d’imposer une amende de grande ampleur car nos conclusions suggèrent de graves violations du RGPD»
Bjørn Erik Thon / DG de l’agence Norvégienne de protection des données
Et autant dire que cette application de rencontres remporte un succès certain, puisqu’elle possède un portefeuille global de 13,7 millions d’utilisateurs (payant), dont des milliers résident en Norvège.
Plus précisément, on reproche à l’application de rencontres gay d’avoir partagé des informations sur ses clients concernant leur orientation sexuelle, ce qui est un fait grave, du point de vue du respect de la vie privée.
Le fruit d’une étude poussée de la part de la CNIL Norvégienne
L’année dernière, la CNIL Norvégienne a souhaité mener des investigations concernant le respect de la confidentialité des données concernant notamment les applications de rencontres.
Elle a constaté que la majorité des applications transmettaient des données à des «tiers inattendus», les utilisateurs n’étant pas clairement informés de la manière dont leurs informations étaient utilisées.
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C’est au moment des conclusions que le rapport de la CNIL Norvégienne a pointée du doigt ces graves dysfonctionnements, et a porter plainte contre l’application auprès de la DPA nationale, alléguant le partage illégal des données personnelles des utilisateurs avec des tiers à des fins de marketing – y compris la localisation GPS; données de profil utilisateur; et le fait que l’utilisateur en question soit sur Grindr.
Dans tous les cas, tout partage de donnée doit au préalable être approuvé en amont par l’utilisateur, et son consentement clairement transmis à la société qui possède les données en question. IL semble que Grindr est complètement omis cette règle primordiale à des fins lucratives.
La CNIL Norvégienne précise: «Notre conclusion préliminaire est que Grindr a besoin du consentement pour partager ces données personnelles et que les consentements de Grindr n’étaient pas valides. De plus, nous pensons que le fait qu’une personne soit un utilisateur de Grindr parle de son orientation sexuelle, et donc cela constitue des données de catégorie spéciale qui méritent une protection particulière »
Il est donc fort probable que Grindr ait à payer son amende, et qu’elle devra par la suite rapidement se mettre en conformité aux règlementations en vigueur.
Yvan Dupuy